CAMILLE
J’étais convaincue que c’est seulement en ayant de l’argent que je pourrais faire ce que je voulais quand je le voulais. Pourtant, c’est bien quand
Lui, le système, il aimerait bien le voir changer. Et il nous expose son projet dans un livre que j’ai adoré et que je me fais une joie de vous présenter ici.
Lui, il s’appelle Marc Held. Vous ne le connaissez peut-être pas. Moi non plus, il y a peu de temps. Pourtant, Marc Held est un nom, un grand nom – que dis-je ? – du design et de l’architecture. Il a laissé son empreinte dans le monde du meuble et à l’Élysée.
Marc Held a aussi croisé la grande Histoire. Fils d’immigrés hongrois, il fut caché par des Justes à Saint-Clément, en Corrèze et il est entré dans la Résistance à onze ans.
Mais ce n’est pas de ce système qu’il nous parle dans son essai.
Il nous parle de notre système de vie, de consommation, de compensation, de fuite de nous-même au détriment de la nature que « nous assassinons ». Il nous parle « de fringales », « d’addictions », « de peur du manque » qui font empiler les biens.
Alors le système des villes qui s’étendent de plus en plus, qui écrasent la végétation, le système des villes qui se densifient, il propose son plan pour le modifier en profondeur. C’est certainement idéaliste, en tout cas, il y a certainement des pistes.
Que des villes à taille humaine, où tous les trajets sont réalisables à pied ou à vélo, où tout invite à la déambulation. Je le cite :
« La déambulation est au déplacement ce que la gastronomie est à la simple alimentation, un acte de plaisir, une dégustation contre une simple satisfaction fonctionnelle. »
Il imagine un chantier finalement titanesque qui permettrait de reconstruire en lieu et place de l’existant, mais bien différemment, en prenant en compte « les besoins fonctionnels certes, mais aussi les conditions climatiques. »
Enfin, il s’interroge :
« N’est-il pas aberrant que l’énergie intellectuelle et physique de millions de gens soit utilisée à produire et vendre des biens à la vie courte, hautement consommateurs de ressources naturelles ? Talents et énergie ne devraient-ils pas être consacrés aux biens indispensables aux êtres humains ? »
Marc Held a 90 ans et du recul. Il a tourné le dos à ce qui aurait pu le rendre riche, à la promotion immobilière qui lui promettait de belles heures pour partir à Skópelos en Grèce où il a construit des maisons certes, mais dans le respect des pierres de là-bas, des conditions climatiques et de l’environnement.
Vous trouverez son livre, édité avec goût et originalité chez Parenthèses, chez tous vos libraires ! Prix : 22 €
*Source de la photo : Homme déco.
J’étais convaincue que c’est seulement en ayant de l’argent que je pourrais faire ce que je voulais quand je le voulais. Pourtant, c’est bien quand
« Être libre, c’est aussi ne pas agir en fonction du regard d’autrui. » Frédéric Lenoir Années quatre-vingt Le décor est paradisiaque. Une des îles françaises