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Encore un truc à payer…

Il y a peu de temps, j’ai revu Laurent* ; je l’avais rencontré il y a deux ans déjà dans un réseau d’entrepreneurs et mon métier l’avait tout de suite marqué.

Il m’avait dit : “C’est génial ça, je voudrais faire écrire la biographie de mes parents, ils ont beaucoup travaillé, ils sont arrivés d’un pays étranger, ils nous ont transmis beaucoup de valeurs. Je voudrais garder une trace de tout ça, le donner à la génération d’après.”

Nous avions discuté du prix moyen d’une biographie, il n’était absolument pas choqué puisque cela représente du temps, du travail et surtout un aboutissement : un livre transmissible !

Je sais que Laurent suit mes publications, mais je n’avais pas spécialement de nouvelles. Hier, je l’ai recroisé, nous avons discuté.

Et il m’a dit : “Je vais remettre le sujet de la biographie des parents sur le tapis parce que leur anniversaire (changement de dizaine en plus !) arrive prochainement. Mais mes frangins et mes frangines eux, ils ne voient qu’un truc supplémentaire à payer. J’ai du mal à les convaincre.”

J’ai conscience que c’est un budget qu’il ne peut pas forcément se permettre seul. Mais ses réflexions me poussent à plusieurs conclusions ; certaines se chevauchant d’ailleurs :

  • Nous n’avons pas tous la même personnalité, nous n’avons pas tous la même sensibilité : des personnes ont besoin de savoir, de transmettre, d’autres non. Nous avions déjà abordé le sujet dans l’interview de Samia Riffaud l’an dernier (ses sœurs n’avaient pas le même besoin). Et ça, c’est OK ! Le seul point que l’on peut soulever, c’est qu’un jour, ces personnes pourront se poser des questions, mais cela pourra être trop tard (décès des parents, ou parents plus en capacité de raconter) et pourront regretter.

  • Le métier de biographe souffre encore d’un vrai déficit marketing (Ohhhh le vilain mot !) : là où des entreprises (hier soir, j’ai regardé un reportage sur IKEA sur Arté – et ce n’est qu’un exemple) ont réussi à nous inculquer que pour être heureux, il faut changer de meubles régulièrement, avoir un téléphone dernier cri (dont nous utilisons peu de possibilités en fait), nous, biographes, nous pouvons encore avoir du mal (même si ça se démocratise) à faire entendre que l’écriture et la lecture de l’histoire familiale ont des effets bénéfiques pour tous.

  • Je ne suis pas le bon exemple parce que j’adore cet art-là, que j’ai toujours adoré faire des séances photos, pour ma famille, mes enfants, les souvenirs en grandissant (et je continuerai), mais n’est-il pas aussi sympa de parcourir le texte de l’histoire de la vie ? N’est-ce pas un magnifique complément à ces photos, qu’elles soient en couleur ou en noir et blanc, que de mettre des mots sur ces images ?

  • Le montant à consacrer au projet peut faire peur, je le conçois. Mais il se prévoit, peut se partager et, selon le biographe, se payer de manière très échelonnée. Non pas qu’il fasse crédit (il n’en a pas forcément les moyens), mais beaucoup facturent à la séance, et/ou séparément (et donc sur plus longtemps) la partie rédaction et la partie mise en page, correction, etc. Cela permet de financer le projet en plus longtemps.

 

Voilà, voilà, c’est le problème de rédiger sous le coup de l’inspiration… J’ai perdu en route une de mes conclusions… Je vous la raconterai une autre fois, ou pas.

En tout cas, les objections à la biographie sont rarement une question de moyens, plus souvent une question de choix !

Mais Laurent,  m’a touchée. Nous avons échangé de nouveau depuis et j’ai compris que c’est aussi une manière différente de leur faire un cadeau. On fait des cadeaux aux gens pour leur dire qu’on les aime, pour leur marquer notre reconnaissance. Et s’il suffisait de changer la forme du cadeau en fait ?

Et si ce n’était pas un truc de plus à payer, mais une chose différente à payer ?

*Laurent ne s’appelle pas Laurent, vous l’aurez compris. Et peut-être qu’il n’a qu’un frère, qu’une sœur ou que des frères ou que des sœurs !

Vous avez une idée, un projet, contactez-moi !

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